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Les Bas Fonds

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3/5

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16 critiques: 3.34/5



Xavier Chanoine 3 Dodes'kaden avant l'heure...en moins définitif
Tenebres83 3.5
Ordell Robbie 3 un Kurosawa mineur
Ghost Dog 2.5 Plus difficile d'accès qu'à l'accoutumée
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Dodes'kaden avant l'heure...en moins définitif

Difficilement accessible, souvent fatiguant et guère séduisant, Les bas fonds demeure néanmoins une fable crade et péssimiste sur le destin des hommes. Nos personnages ont tous connu la gloire, avant de tomber dans la pauvreté et l'alcool des suites d'on ne sait quoi. C'est ainsi que Kurosawa nous présente ces personnages. Gueulards, malfamés et alcooliques, affalés sur le sol tels des mineurs durant une pause café, inutiles et cherchant la moindre attraction possible. Ils discutent de chose et d'autre, de l'état dramatique d'une femme crèchant dans la même pièce, prête à rendre son dernier souffle d'un moment à un autre. Ils s'engueulent, crient et se plaignent, chacun racontant sa petite anecdote. Les affaires de coeur vont entacher cette situation déjà fort délicate (les personnages paraissent se nourrir qu'au saké), entraînant irréfutablement la mort d'un des leurs, engendrant par la suite des querelles monstrueuses jusqu'à emprisonner le cultissime Toshirô Mifune, une nouvelle fois au dessus du lot. Une pièce de théâtre sur près de 2 heures, annonçant le futur projet Dodes'kaden. Malheureusement Les Bas fonds n'a pas la magie du futur chef d'oeuvre de Kuro. Il n'a pas sa musique. Il n'a pas la beauté de ses images, et pourtant les Bas fonds arrive à tenir en haleine et ce jusqu'aux dernières 20 minutes gigantesques d'histérie (ça se querelle dans tous les sens, ça picole sec et ça danse). L'interprétation incroyable rend l'oeuvre finalement touchante mais à la fois terriblement malsaine, un sentiment de voyeurisme émanant de l'ensemble. Avait-on besoin de faire 2h de train-train quotidien d'une poignée d'alcooliques? Chacun se fera sa propre opinion sur le sujet.

09 mars 2006
par Xavier Chanoine




un Kurosawa mineur

Adapter la pièce de Maxime Gorki était vrai défi pour Kurosawa. En effet, elle avait déjà été adaptée de façon magistrale par Jean Renoir. Mais à l'époque, Kurosawa est en état de grâce: depuis l'Idiot, il enchaîne chef d'oeuvre sur chef d'oeuvre. Reste que le film fait à une échelle relative accident de parcours. Kurosawa transpose la pièce dans le Japon médiéval. Les personnages, tous déclassés originaires de milieux sociaux variés, sont dans l'éructation permanente. A ces personnages très théâtraux (qui s'expriment d'ailleurs comme s'ils avaient toujours leur statut d'avant la chute) s'oppose le mélange de rage et d'impassibilité d'un Toshiro Mifune impérial comme à son habitude.

Le côté succession de saynètes quotidiennes où les personnages vivent dans leur passé et/ou leur imagination annonce Dodeskaden sans en égaler la force. Les deux films décrivent d'ailleurs des personnages qui essaient de continuer à aimer la vie dans un environnement hostile. La misère de leur situation est d'ailleurs soulignée par les superbes plans de très haut de l'ouverture du film comme si Kurosawa voulait par là signifier que l'on peut trouver le bonheur au plus profond du trou. Les scènes du dialogue entre la femme du rétameur mourante et son grand-père sont une suite d'aphorismes reflétant une conception humaniste de la mort: "dans l'au-delà tu respireras plus facilement", "pourquoi vouloir te rétablir? Pour souffrir encore?". Et à un Mifune contestant la véracité de ses propos il répondra: "la vérité n'est pas toujours du côté du bien et le mensonge pas toujours du côté du mal.". Ici se trouve la vérité profonde du film: pour oublier leur condition et pouvoir rester dans les bas fonds, les personnages choisissent de faire comme si. Et dans ce cas le film se met à tomber dans le piège de l'asséné avec la main lourde (ce qui est un peu son défaut d'ensemble).

Reste que cette posture culmine dans un final où les personnages festoient malgré les morts, se lancent dans une danse interminable quand au travers d'un suicide la crauté du réel se rappelle à leur yeux ébahis. S'en suit un énoncé provocateur de la philosophie kurosawaienne: "Il s'est tué pour nous empecher d'etre heureux. Quel idiot!". Ces mots empreints de pensée dostoïevskienne (la question du suicide a toujours été centrale chez Dostoievski) glacent le spectateur quand il pense que des années après Kurosawa tentera de se donner la mort: il aurait alors privé de bonheur pendant trois décennies la planète cinéphile.



28 février 2002
par Ordell Robbie




Plus difficile d'accès qu'à l'accoutumée

De tous les films de Kurosawa que j'ai vu jusqu'à présent - soit environ 25, Les Bas-Fonds est sans doute celui qui m'a le moins emballé. Adaptée d'une pièce de théâtre de Gorki, l'intrigue se concentre sur une la vie d'une petite dizaine de personnages condamnés à vivre ensemble dans une cabane insalubre du fait de leur grande pauvreté. Autrefois aisés et reconnus, ils ne sont plus désormais que des loques humaines passant la journée à commérer ou à commémorer, tous à la recherche d'une dose espoir dans un quotidien oppressant et désespérant.

Mais en choisissant le huis-clos étouffant de cette habitation qui sent la mort et le drame, Kurosawa prend également le risque de sombrer dans le misérabilisme trop appuyé, ce qu'il n'évite pas toujours à mes yeux malgré les prestations pourtant convaincantes de Mifune ou du vieux sage. Une conclusion lumineuse ne parvient finalement pas à atténuer ces 2 heures de chronique plutôt laborieuses qui l'ont précédé, et surpassées largement 13 ans plus tard par Dode's Kaden, subtil mélange de rêves colorés dans un bidonville.



16 juillet 2003
par Ghost Dog


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